Rencontre avec Thierry Vandemoortele, curé de la paroisse

Thierry Vandemoortele, curé de la paroisse de Mouvaux

Questions à Thierry Vandemoortele, curé de la paroisse de Mouvaux

Le Centre Spirituel du Hautmont accueillera plusieurs centaines de personnes, les samedi et dimanche 13 et 14 mai, à loccasion de la Fête des Vocations, au cours de laquelle lAbbé Thierry Vandemoortele, curé de la paroisse de Mouvaux, fêtera ses 40 ans de prêtrise. Nous avons voulu en savoir plus sur son sacerdoce.

Vous fêterez les 13 et 14 mai prochains, lors de la Fête des Vocations, vos 40 ans de prêtrise. Comment vous est venue votre vocation et quel a été votre parcours ensuite ?

Thierry Vandemoortele : Je suis issu d’une famille catholique de Tourcoing. Mes grands-parents paternels et maternels étaient Mouvallois (de la rue Négrier et du quartier 3 Suisses). Ce sont surtout mes grands-parents maternels qui m’ont élevé dans la foi catholique, la prière, le souci des pauvres et la participation à la messe à l’église du Sacré-Cœur. Je suis parti en apprentissage cuisine à 16 ans et cela a duré 10 ans. Puis j’ai accompagné mes parents à Lourdes quelques années plus tard et là, devant la grotte, je me suis entendu prononcer ces mots : « si tu as besoin de moi je suis prêt ». Ils sont comme sortis de ma bouche sans que j’en fusse conscient. En 1974, je suis allé faire une première visite au séminaire de Lille et y suis entré pour une première année comme « auditeur libre ». C’était « l’année de discernement ». J’ai continué à travailler pendant 5 ans tout en participant à une équipe d’accompagnement avec d’autres jeunes, eux aussi en recherche de vocation. En 1979, je suis entré en 2e année au séminaire de Lille pour 4 ans « d’apprentissage », de la prêtrise cette fois. J’ai fait un stage dans la paroisse du quartier de Wazemmes. J’ai été ordonné en 1983 puis en 1985, je suis devenu l’aumônier des collège et lycée de Lomme. Après un passage à Paris, à l’Institut Pastoral Catéchique, je suis revenu dans le Nord en 1991 et jusqu’en 1997 en tant que curé de Saint-Pol-Petite-Synthe, puis de Wasquehal-Croix de 97 à 2005. Retour vers Dunkerque jusqu’en 2009 (pour les paroisses de Saint-Éloi, Saint-Martin et Saint-Jean-Baptiste). Puis j’ai passé 9 ans à Lille comme curé de Saint-Eubert qui recouvre les églises du centre : Saint-Maurice, Saint-Étienne et Saint-Sauveur. J’étais aussi vicaire épiscopal des doyennés de Lille, Révèle et Mélantois au sud de Lille. Je suis arrivé à Mouvaux-Bondues en 2018. Je suis toujours vicaire épiscopal pour les doyennés de Roubaix, Tourcoing et Hauts de Lys, au Nord de Lille.  Le Conseil Épiscopal est une sorte de conseil municipal autour de l’évêque, avec des responsabilités transversales. Ainsi j’ai en charge, actuellement, la pastorale familiale.

Vos ouailles se confient à vous. Les avez-vous sentis affectés après les différents confinements, la guerre en Ukraine, les problèmes créés par inflation ?

Thierry Vandemoortele : Oui car les paroissiens sont des citoyens comme les autres. Et comme partout en France, ces événements ont touché le cœur de paroissiens. On les a sentis affectés. L’église est aussi un lieu de discussion et l’on tente de ne pas se laisser écraser par les crises. On fait aussi appel au système D comme pendant le confinement avec l’impossibilité de se rassembler. La visio conférence a vite pris le relais. Pour ce qui est de cette crise inflationniste, on sent que cela affecte aussi les Mouvallois. Le denier de l’Église a déjà bien baissé en 2022. Mais la foi est profonde à Mouvaux. On a même remarqué un « revival » avec de nouvelles familles qui viennent à la messe, des jeunes couples, des familles avec de jeunes enfants : on le constate tous les dimanches matin avec tous ces vélos et ces vélos-cargo accrochés devant l’église Saint-Germain. C’est le rôle du pasteur, d’accompagner. Je dis souvent « il faut être devant, derrière ou au milieu ».

Accueillir les témoignages de cette souffrance, ce nest pas trop difficile à porter ?

Thierry Vandemoortele : Un curé n’est heureusement pas tout seul pour accomplir sa mission pastorale. Il y a l’équipe paroissiale qui m’accompagne, très dynamique, composée de 2 conseils, un économique et une équipe d’animation. Elle accueille les demandes, les projets et fait tout pour qu’ils se réalisent. Ainsi, nous avons mis en place le projet de l’Adoration : que tous ceux qui le souhaitent puissent venir adorer l’Eucharistie, le jeudi matin de 6h à 15h à l’église Saint-Germain. Il y a toujours quelqu’un de présent ce jour-là.  Nous avons aussi mis en place une autre action intitulée comme un clin d’œil « Abemus papa » : quatre à cinq fois par an, nous organisons une messe avec un enseignement pour les papas et cela se termine autour d’un verre au foyer de la bourloire du Sacré-Cœur ou au Café Causette. Cela permet de créer des liens entre la paroisse et des citoyens pas toujours pratiquants. L’église s’ouvre au monde et aux préoccupations actuelles, notamment l’écologie avec le label « église verte ».

De quoi sagit-il ?

Thierry Vandemoortele : Il s’agit d’un label donné aux paroisses ou instituts religieux, comme le Centre Spirituel de Hautmont, qui se veulent être au plus près du respect de l’écologie, au plus près de l’encyclique « Laudato si » du pape François, qui réaffirme le besoin d’écologie « intégrale » : soin et souci de l’homme, de l’humanité et des plus fragiles. Nous devons répondre à 100 questions pour voir où nous nous situons face à ces enjeux, avec différents degrés. Si nous arrivons au 1er degré, nous recevons le label. Une réévaluation régulière est faite pour nous enjoindre à progresser, à économiser l’énergie par exemple… Dans cette démarche, nous allons créer un jardin partagé à proximité de l’église Saint-François : plus que quelques démarches administratives à régler au niveau du terrain. C’est hautement symbolique car saint François est considéré comme le patron de l’écologie.